Monday, 1 July 2013

Tourisme à Beijing

La cité interdite (et la pollution!)


Après Calcutta et Bangkok, me voici à Beijing, dernière étape avant mon retour en France. Encore une fois ici tout me semble différent, tout paraît gigantesque, propre et moderne mais moins futuriste et plus austère que Bangkok. Bon propre…c’est beaucoup dire pour une des villes les plus polluées du monde ! Je suis restée 6 jours et je n’ai aperçu le ciel qu’une seule fois tant il y avait de pollution… Mes amis Carlos et Sofia, qui vivent à Beijing depuis 4 ans, sont devenus accros à une application iPhone qui permet de vérifier la qualité de l’air en temps réel grâce à des capteurs installés par le gouvernement chinois, que l’on peut aussi comparer à des capteurs installés par l’ambassade américaine. Evidemment le niveau de pollution est différent selon les deux pays et plus bas si l’on en croit le gouvernement chinois… Enfin, je trouve que ça peut faire très peur de regarder cette application tous les jours, surtout pour des personnes vivant et travaillant dans cette ville. Par exemple Jeudi, la journée la moins polluée de la semaine, l’indice de pollution était d’environ 140 (une journée avec un niveau de pollution très bas selon les commentaires !). En Europe, l’indice acceptable se situe entre 0 et 50, et à partir de 50 c’est l’alerte ! Et Vendredi la journée la plus polluée de la semaine, l’indice a grimpé jusqu’à 580 ! Du coup on n’est pas beaucoup sortis ce jour-là…d’ailleurs il y avait trop de brouillard pour y voir clair dans les rues… Bref, Beijing a beau être une très belle ville, je ne voudrais pas y vivre ! 

Tian'anmen (et la pollution!)

En plus j’ai voulu me connecter à mon blog il y a deux jours et surprise, le site Blogger est bloqué par le gouvernement ! Tout comme wikipédia et les réseaux sociaux facebook, twitter…etc. Et puis avec les difficultés que j’ai eues à obtenir un visa, de 8 jours seulement, je ne me sentais pas très bienvenue… Du coup j’ai été surprise de voir que dans les centres commerciaux et les supermarchés l’on puisse se procurer autant de produits importés ! Ils préfèrent laisser entrer les fromages que les français ici ! Enfin 5 ans après avoir quitté l’université de Sun-Yat-Sen de Guangzhou, mon chinois est devenu très très médiocre et j’ai eu un peu de mal à trouver un bus pour me rendre au centre ville à mon arrivée. Même dans la capitale très peu de chinois sont capables de parler anglais, en même temps c’est vrai que lorsque l’on se rend à l’étranger c’est normal de faire un effort pour essayer de parler la langue du pays. Enfin j’ai réussi à me rappeler assez de mes cours pour prendre un taxi, acheter et négocier deux ou trois souvenirs…

La grande muraille (et...non là c'est juste nuageux ;-) )

Mais finalement une semaine c’était super ! D’abord parce que j’étais très contente de revoir mes amis, qui m’ont accueillie comme si on s’était quitté la veille alors que ça faisait 5 ans que l’on ne s’était pas vu ! Ils avaient prévu des visites toute la semaine pour moi et donc nous avons vu la Cité Interdite, Tian’anmen, la Grande Muraille, le Palais d’été, le temple du Ciel… Et comme ils adorent aussi la gastronomie, ils m’ont emmené chaque jour manger des spécialités chinoises différentes : canards pékinois, dumpling, fondue, dim-sum… Bref j’ai passé une super semaine, surtout que je n’ai eu à m’occuper de rien et c’était génial !
Et voilà, maintenant je suis à Doha, j’attend mon avion pour rentrer en France et après deux semaines à voyager je pense que je vais être bien contente de rentrer à la maison… même si Calcutta me manque toujours autant et que j’espère avoir vite l’occasion d’y retourner ;-)

Le palais d'été (et la pollution!)

Tuesday, 25 June 2013

Six jours a Bangkok


Après avoir passé 4 mois et demi à Calcutta, j’ai eu l’impression de débarquer sur une autre planète en arrivant à Bangkok. D’abord le taxi qui m’emmène en ville ne me secoue pas dans tous les sens sur une route défoncée mais j’ai l’impression qu’il glisse. Les fenêtres sont fermées et au lieu d’un mini ventilateur sur le siège arrière j’ai droit à l’air conditionné. Et depuis le « highway » j’aperçois Bangkok qui approche, tout un tas de buildings étincelants, modernes, des panneaux publicitaires gigantesques et lumineux et le skytrain qui s’élève au dessus des rues et qui donne à la ville une allure futuriste.
Autant dire que déjà que j’étais triste en quittant Calcutta, un tel contraste me laisse un peu déprimée. Pourtant le quartier touristique par excellence, Khao San, où je m’installe en attendant ma copine Diane qui me rejoindra 3 jours plus tard, semble encore épargné par la modernité. Ici pas de buildings mais tout un tas de petites guesthouses, restaurants, salons de massage, agences de voyages, café internet, vendeurs ambulants (de scorpions en brochette notamment), bars et bien sûr clubs de streap-tease. Un vrai village vacances ! C’est assez sympa sauf que tous les restaurants proposent exactement les mêmes menus avec les mêmes images, les mêmes prix, les mêmes cocktails et le wi-fi gratuit !
Evidemment j’aurais pu, et même du, profiter d’être à Bangkok pour faire un peu de tourisme sauf que finalement je ne me suis pas trop motivée, j’avais encore Calcutta en tête et mon départ précipité m’avait rendue un peu maussade. Et comme excuse je me suis dit que j’avais déjà passé une semaine ici en 2008 et que le palais royal, le marché flottant ou le Bouddha couché en or n’avaient pas dû beaucoup changer. Pas de tourisme donc mais j’ai été occupée quand même. J’ai passé toute une matinée au consulat chinois pour faire mon visa…il y avait un monde fou, tout le monde veut aller en Chine apparemment ! Et puis en attendant Diane j’ai passé 2 jours à tester les salons de massage et la gastronomie thaïlandaise : curry coco, pad-thaï, fruits de mer.
J’ai rencontré Diane en Mai à Calcutta où elle était aussi bénévole pour les missionnaires de la charité. Je savais qu’elle devait passer un mois à Bangkok à partir de fin Juin pour faire un stage dans un cabinet d’avocat. Et quand je lui ai dit que j’étais moi aussi à Bangkok pour quelques jours au moment où elle arrivait, elle m’a gentiment invitée à passer mes derniers jours avec elle dans l’appartement que lui avait prêté son oncle. J’ai donc déménagé pour la rejoindre  dans le quartier de Sukhumvit. Sukhumvit est le quartier des expats, et d’après le peu que j’en ai vu ça a l’air pas mal du tout d’être expat à Bangkok. L’appartement est situé dans un immeuble résidentiel, d’un quartier résidentiel, deux chambres, deux salles de bains, air conditionné, balcon et piscine sur le toit ! Tout un tas de restaurants de toutes les cuisines du monde dans la même rue, des bars, des salons de massage…
Ce que j’ai trouvé assez incroyable c’est aussi le nombre de centres commerciaux à proximité. Mais Bangkok est connue pour être le « shopping-center » de l’Asie. Il y a notamment un des plus grands marchés du monde et puis surtout des centres commerciaux ultra modernes partout.
Je ne pense pas que l’on puisse évaluer la qualité d’un centre commercial par rapport à la qualité de ses toilettes mais si c’était le cas nous avons surement visité l’un des centres commerciaux les plus modernes du monde avec Diane… équipé de toilettes électroniques (sans blague) avec plein de boutons dont un bouton jet d’eau plus réglage de la pression et de la température, un autre pour séchage à l’air chaud…bref presque un ordinateur !



Par contre n’étant pas une grande fan de shopping, le reste m’a laissée plus indifférente. Je voulais pourtant faire un effort et trouver une robe pour un mariage mais quand j’ai vu que le choix des robes de soirées s’étendait sur tout un étage… je me suis découragée ! Bref une après-midi de shopping a été largement suffisante pour moi.
Finalement j’ai eu mon visa ! ce matin même… Et il valait mieux parce que je suis en ce moment même à l’aéroport… donc si les chinois m’avaient fait attendre plus longtemps ou s’ils avaient refusé une seconde fois de me donner ce visa, j’aurais pu m’asseoir sur mes billets d’avion achetés à l’avance !
Heureusement tout va bien… Nous avons passé l’après-midi sur le toit, au bord de la piscine avec Diane. Maintenant j’ai des coups de soleil évidemment. Et là je suis tranquillement en train d’attendre mon avion pour Pékin, dernière étape avant mon retour en France (!!!), où je retrouverai Carlos et Sofia demain matin.

Thursday, 20 June 2013

Good Bye India


Mon séjour en Inde s’est achevé mardi, plus tôt que je ne l’aurais voulu… J’ai essayé de rester plus longtemps pourtant mais je m’y suis un peu mal pris ! Puisque j’avais prévu de passer en Chine, rendre visite à mes amis colombiens Carlos et Sofia, avant de rentrer en France début juillet, j’ai commencé à m’inquiéter début juin de faire un visa. Seulement j’ai un peu tardé à rassembler les papiers nécessaires en me disant que j’avais le temps, puisque le délai d’obtention est de seulement 4 jours. Quand je suis allée la première fois au consulat chinois il était fermé pour la fête du dragon et la seconde fois ils m’ont gentiment renvoyé vers un autre bureau qui évidemment était à l’autre bout de la ville et ouvert seulement le matin… Bref j’ai perdu beaucoup de temps !  Et finalement ma demande a été refusée parce ma date de départ de Calcutta était ultérieure à la date d’expiration de mon visa indien ! Du coup je me suis rendue au bureau d’immigration où l’on m’a fait savoir qu’il n’était pas possible de prolonger mon visa, sauf si j’avais une recommandation médicale pour rester quelques jours de plus… Je suis allée voir un docteur qui d’après le monsieur de l’immigration ne serait pas trop regardant pour me faire un certificat me permettant de rester un peu plus longtemps. Malheureusement celui-ci était malade et son remplaçant a tenu à me faire faire une prise de sang après laquelle il m’a prescrit des antibiotiques contre le typhus (rassurant !!! mais d’après lui c’était plutôt préventif, je n’ai pas vraiment le typhus !). Par contre il n’a pas estimé devoir prolonger mon visa pour autant (pfff !!!! ce que c’est que de tomber sur un docteur intègre qui ne veut pas me faire un malheureux faux papier pour 10 jours de sursis !!!). J’ai tenté de faire ma demande de prolongation auprès d’une agence de voyage qui m’a demandé de me rendre au consulat français pour obtenir « une lettre ». Au consulat français on m’a permis d’entrer 10minutes dans une petite pièce vide où j’ai parlé avec une personne au moyen d’un téléphone protégé par une boîte en plastique pour m’entendre dire (ce que je pensais déjà) qu’ils ne pouvaient rien faire pour moi… Après tout ça, c’est-à-dire la semaine dernière, j’ai pensé (et j’aurais du y penser plus tôt !) à faire un aller retour à Dhaka, au Bangladesh, où l’on peut obtenir un visa indien en deux jours. Seulement il faut aussi un visa pour se rendre au Bangladesh et son obtention demande trois jours, plus le trajet en bus d’une journée, et ce n’était plus possible de tout faire avant la date d’expiration de mon visa indien, mardi. J’ai vérifié sur internet et le dépassement de la date d’un visa est passible d’une peine de prison en Inde… je n’ai pas eu très envie de tenter la chance sur ce coup-là ! Du coup le week-end dernier j’ai pris en catastrophe un billet d’avion pour Bangkok et j’ai quitté Calcutta mardi matin…


Ca n’a pas été facile de partir sans savoir quand je vais pouvoir revenir. Je me sentais comme chez moi à Calcutta et c’est plutôt bizarre puisque je serais toujours une étrangère pour cette ville… Je me rappelle mon premier jour en Inde, il y a plus d’un an, à Delhi… Je n’avais pas vraiment apprécié. La chaleur étouffante, les regards insistants, les indiens qui me suivaient pour me parler, le bruit, la pollution, la circulation tellement infernale que j’avais renoncé à traverser une rue… Ce premier jour je m’étais demandé pourquoi j’avais pris mon billet de retour 2 mois plus tard. Et puis après avoir voyagé quelques jours, être arrivée à Calcutta, m’être habituée à la chaleur, l’humidité, les regards… je m’étais laissé emporter par ce tourbillon de bruits, de couleurs, de cris, d’odeurs… Et je m’étais surtout rendue compte de la gentillesse des indiens qui se mêlent toujours de tout et surtout de ce qui ne les regardent pas…mais ici personne ne reste seul et anonyme.


Et puis il y a eu les sœurs et le bénévolat avec les enfants, et à l’hôpital… et surtout les rencontres… Jon et son ukulélé, Ethan qui allait courir tous les matins malgré 40°C, Isa et sa guitare, Sophie et ses chansons improvisées, Cécile qui vient tous les ans depuis 1974, Marta et son ONG, Carlos qui arrivait à nous cuisiner des plats italiens sur un minuscule réchaud, Jenna, Judy, Harry le plus paternel des patrons de guesthouse, Edward, Sanjay et les chaïs à Sunshine, Diane, Paula, John qui essayait de nous jouer des chansons irlandaises sur une cithare, Akash et ses « many many colours », Céline, Santos, Imran, Myriam, Jane, Barbara, Maria(s), Fatima et son stress permanent, Connie, Agnese, Elsa, Dan, Rani, Gobin surnommé « Grumpy », Tina, Sam, Anne… etc.
Et puis les rolls que l’on mange debout dans la rue, les plats trop épicés qui mettent la bouche en feu, les biryanis mangés assis en tailleur à Sunshine, les jus de canne à sucre dans la rue, les pooris et curd pour les petits-déjeuners et les poissons cuits dans des feuilles de bananier…
Et aussi la rue, les vélos, les rickshaws, les tuk-tuks, les vendeurs ambulants, les vieux taxis ambassador jaunes… les trottoirs défoncés, les familles qui vivent là, qui préparent à manger, font leur lessive, se douchent… les mendiants souvent handicapés ou lépreux…
La musique, les processions lors des cérémonies et des fêtes, les véhicules mortuaires vitrés et couverts de fleurs…


Les vieux édifices coloniaux abîmés par l’humidité qui côtoient les immeubles plus modernes et les petits temples colorés, fleuris et toujours bien entretenus que l’on rencontre à chaque coin de rue…
Et puis toujours les regards, les saluts plus ou moins intéressés et l’animation perpétuelle…
Voilà j’ai laissé Calcutta derrière moi…

Saturday, 18 May 2013

Rishikesh, un bain dans le Gange…



Oui, oui, à Rishikesh, la première chose que j’ai faite après avoir déposé mon sac à l’hôtel, c’est aller me baigner dans le Gange. Ici on n’est pas loin des sources du fleuve et il a encore une belle couleur bleue et donc on peut se baigner même si l’eau est très froide ! La ville est très jolie, encadrée de montagnes avec le Gange qui traverse. Il ya plein de singes qui vivent là, mais ils ne sont pas spécialement amicaux. Un matin j’en ai rencontré un sur la terrasse de l’hôtel, un petit, heureusement. Il a voulu me piquer ma bouteille d’eau et il m’a montré toutes ses dents pour me faire peur !!! Un autre jour j’en ai vu un gros faire peur à deux touristes qui étaient en train de méditer au bord du Gange… ils ont été tellement effrayés qu’ils sont tombés dans le fleuve !



Il y a énormément de touristes étrangers qui viennent ici faire des séjours dans des ashrams, des stages de yoga, des formations de médecine ayurvédique… qui coutent assez cher. J’ai voulu faire une initiation au yoga d’une heure, qui m’a quand même coûté 200 Roupies (un peu moins de 3€), ce qui paraît peu mais en Inde c’est beaucoup. Et puis c’est assez contraignant un séjour en ashram. J’ai rencontré une française là-bas qui devait se lever tous les jours à 5h pour la méditation, puis après elle avait quelques heures consacrées à des tâches ménagères avant l’heure du yoga, certains jours elle ne mangeait pas, elle ne buvait que l’eau de cuisson du riz, d’autres jours elle ne parlait pas… Du coup je me suis dit que j’avais eu beaucoup de chance de la rencontrer dans un restaurant, un jour où elle pouvait manger et parler et qu’elle n’était pas en train de méditer !!!


Je n’ai pas été vraiment convaincue par mon initiation au yoga, mais le gros avantage de Rishikesh c’est qu’il y a des salons de massage ayurvédique tous les 10 mètres et que j’en ai profité presque tous les jours J
Je voulais surtout profiter de la montagne durant mon séjour et dès le premier jour, j’ai réservé une après-midi de rafting et un trekking de 4 jours et 3 nuits. J’étais super motivée à ce moment-là ! Sauf que le lendemain matin dans la jeep qui nous emmenait au point de départ pour le rafting, j’ai été malade, il faut dire que les routes en lacet ça ne me réussit déjà pas beaucoup en France mais alors combinées avec la conduite indienne… Bref en descendant de la jeep je me sentais tellement mal que je suis tombée et je me suis cognée le genou qui s’est mis à enfler et à saigner, ce qui a complètement paniqué les accompagnateurs indiens qui m’ont ramenée en quatrième vitesse à Rishikesh, ce qui m’a rendue encore plus malade ! Une fois convaincus que je n’avais pas besoin d’aller à l’hôpital (il ne faut quand même pas exagérer), ils m’ont laissé tranquille. J’avais quand même du mal à marcher et j’ai du aller annuler mon trekking qui devait démarrer le lendemain. Le gars de l’agence m’a alors gentiment proposé de faire une ballade en montagne trois jours plus tard qui devait durer seulement un jour et une nuit. Comme j’étais déçue d’avoir du annuler le trekking, j’ai accepté. Et trois jours plus tard, même si j’avais encore mal au genou, j’ai retrouvé mon guide à 6h du matin pour ce qu’il m’avait décrit comme «une ballade au paradis » !!!




Bon il m’avait dit aussi qu’il fallait 4 heures de moto pour arriver au point de départ de la marche… Nous sommes partis à 6h du matin et nous sommes arrivés à 4h de l’après-midi ! Nous n’avons pas roulé pendant dix heures d’affilées, nous nous sommes arrêtés pour le petit-déjeuner, le déjeuner, pour prendre des photos et aussi pour rendre visite et boire des chaïs avec différents membres de la famille de mon guide : son oncle et deux ou trois « cousins brothers »…
Les « cousins brothers » sont un concept  indien, ce n’est pas la première fois que j’en rencontre. En vérité ce sont des cousins plus ou moins éloignés mais apparemment le terme « cousin » n’est pas assez fort pour exprimer le lien entre eux et donc ils rajoutent « frère ». Dans le même esprit il y a aussi les « cousins sisters ». Des fois aussi les indiens appellent « brothers » des amis ou des cousins et donc c’est assez difficile de comprendre leurs liens familiaux… 
Bref 10 heures de trajet ! Le bon côté c’est que je n’ai pas été malade en moto et que le paysage était vraiment magnifique. Nous avons traversé des petits villages colorés accrochés à flanc de montagne, des forêts de pins et d’arbres (dont je ne connais pas le nom) avec de belles fleurs rouges. Il y avait des singes sur la route, des perruches dans les arbres. On apercevait le Gange dans  la vallée et les montagnes enneigées de l’Himalaya dans le fond. L’air était frais en altitude et il n’y avait presque pas de circulation. 
C’était génial sauf que la moto c’est marrant une heure mais quand on n’a pas l’habitude, une journée, c’est fatigant ! A midi déjà je n’en pouvais déjà plus, je ne savais plus comment m’installer pour ne pas avoir mal au dos, j’avais le visage noir de poussière et des coups de soleil sur les bras et le cou. Bref j’ai été contente quand nous nous sommes arrêtés. Nous avons marché environ 2 heures et demi dans la jungle pour arriver enfin à un temple dédié à Shiva, perché à un peu plus de 3000 mètres d’altitude. 


Il faisait assez froid et il y avait beaucoup de vent mais le site était vraiment beau. Nous sommes arrivés à temps pour admirer le coucher de soleil. Mon guide s’est mis à méditer, c’est-à-dire qu’il s’est perché sur un pied sur la rambarde de sécurité qui entourait le temple ! A ce moment-là, j’ai très égoïstement pensé que si un coup de vent le faisait tomber dans le vide, je n’avais aucune idée de quelle façon j’allais pouvoir rentrer jusqu’à Rishikesh… Mais il devait avoir l’habitude parce qu’il est descendu de son perchoir après avoir médité un petit quart d’heure. 




Une fois que le soleil s’est couché il a commencé à faire vraiment froid, la brume est tombée sur les montagnes et avec le vent qui faisait tinter doucement les nombreuses cloches qui entouraient le temple on se serait presque cru dans un roman de Stephen King… En tout moi je ne me suis pas sentie rassurée tout d’un coup et j’avais hâte d’allumer un feu de camp et de monter la tente. Le lendemain en me réveillant je n’avais plus du tout envie de reprendre la route en moto mais bon je n’avais pas le choix ! Le guide m’avait dit qu’on prendrait un chemin plus court pour arriver assez tôt à Rishikesh. Mais finalement il nous a fallu presque 10 heures cette fois aussi parce que nous sommes tombés en panne d’essence (et là j’ai quand même passé un savon au guide parce que j’avais vu au moins une station service sur la route) et qu’il a fallu presqu’une heure au guide pour aller chercher de l’essence, et ensuite à seulement 35 kilomètres de Rishikesh nous avons été surpris par un orage et nous avons du nous abriter et attendre la fin de l’averse. Finalement nous sommes arrivés en fin d’après-midi, complètement trempés (sans blague je pouvais essorer même mes sous-vêtements) et crépis de boue ! Maintenant je sais que je ne ferais plus de voyage à moto, c’est pas du tout mon truc !



Deux jours plus tard, j’étais prête à reprendre le train pour revenir à Calcutta, avec la climatisation cette fois, ce qui fait que le voyage (je suis partie lundi soir pour arriver mercredi matin) ne m’a pas paru aussi long qu’à l’aller.
Maintenant, il y a beaucoup moins de monde ici, il n’y a plus autant de volontaires parce qu’il fait très chaud. Même si depuis deux jours les sœurs nous ont avertis que les consulats avaient annoncé une super tempête qui devrait arriver en fin de semaine et qu’il fallait se tenir prêt et faire des provisions d’eau et de nourriture dans les hôtels au cas où on ne pourrait plus sortir. Du coup j’ai acheté un bidon d’eau de 20 litres que j’ai beaucoup de mal à manier pour le moment vu qu’il est encore plein et que la tempête est toujours attendue…

Monday, 6 May 2013

De Calcutta a Rishikeh en passant par Varanassi...encore des trains!

Les temperatures ayant atteint des sommets vertigineux a Calcutta, je me suis dit que j'irais bien faire un tour a la montagne! L'an dernier j'etais allee a Darjeeling, pas tres loin de Calcutta, malheureusement dans cette region humide, des le mois d'avril le ciel est nuageux et on ne peut pas vraiment profiter du panorama.. Du coup j'ai decide de partir au Nord-Ouest, a Rishikesh! Peut-etre que le nom vous dit quelque chose, Rishikesh c'est la ville du Yoga, de la meditation, des ashrams, de l'ayurveda... et c'est aussi celebre car c'est la ville ou les Beatles venaient mediter! Bon moi la meditation c'est pas trop mon truc, je vais a Rishikesh pour retrouver de l'air non pollue, des temperatures plus raisonables (il fait quand meme plus de 30 degres, je sais qu'en France le temps est plutot pluvieux hehehe...) et de la nature, du vert...
Ayant decide de ma destination, direction l'"office de tourisme" ou on achete les billets de train. Premiere deconvenue! Le routard annonce des trains de 22h pour faire Calcutta-Haridwar (a 1h de bus de Rishikesh) et le monsieur au comptoir me dit 36h!!! C'est pas grave, je ne me decourage pas, j'ai pas vraiment envie de m'embarquer dans un train pour 1 jour et demi du coup je lui demande de couper le trajet en deux parties, en m'arretant a Varanassi, a mi chemin... Quand meme 14 heures de train de nuit pour atteindre Varanassi et 20 heures de train a partir de 8h00 le matin pour arriver jusqu'a Haridwar... en tout 1500 km entre jeudi soir et dimanche matin. J'avoue que les deux billets en tout ne m'ayant coute que 10 euros, j'ai hesite jusqu'a la derniere minute a partir mais bon ce serait dommage d'etre dans un si beau pays et de ne pas en profiter pour faire quelques visites!
La premiere partie du voyage se passe bien, je partage un compartiment avec deux japonais et un allemand, du coup c'est facile de discuter en anglais et puis la nuit je n'ai aucun probleme a dormir. Le train est cense arrive a 9h30 a Varanassi et a 9h00 tout le monde est reveille! Et on attend impatiemment chaque prochaine station en esperant que ce soit Varanassi. Parce que bon le train s'arrete souvent dans des gares et nous donne chaque fois l'espoir d'etre arrives! A midi nous sommes toujours dans le train, il fait plus de 40 degres dehors et l'allemand et moi n'avons plus d'eau! Heureusement les japonais plus prevoyants partagent avec nous leur derniere bouteille! Heureusement parce qu'il faudra attendre jusqu'a 2h45 pour arriver a Varanassi.

Du coup je n'ai pas trop profite de la ville. Le temps de trouver une guesthouse (et j'ai mis du temps parce que celle que j'avais choisi dans le routard (decidemment dans ce voyage il m'aura pas ete tres utile) etait fermee), de prendre une douche et de manger je suis arrivee vers 18h30 sur les ghats au bord du Gange juste a temps pour faire une balade en barque et assister au debut des "Pujas". La promenade en bateau a ete memorable, parce que j'avais demande une petite barque au loueur puisque j'etais seule et du coup il a demande a un petit garcon de 12 ans de ramer...


Je lui ai propose de prendre une rame pour l'aider mais il avait l'air super fier de faire ce boulot meme si on a du s'arreter plusieurs fois pour qu'il se repose. Il m'a demande de lui apprendre plusieurs mots en anglais parce que d'apres lui des qu'il pourrait mieux parler anglais on lui confierait des barques avec plus de clients... Je ne lui ai pas dit qu'il faudrait sans doute aussi qu'il grandisse un peu parce qu'il avait un plan de carriere tres arrete: dans deux ans il pourrait sans doute louer une barque pour lui et l'acheter quelques annees plus tard pour etre a son compte.
Voila tout ce que j'ai fait a Varanassi mais comme j'y etais deja allee l'ete dernier ca ne me derangeait pas de ne pas rester plus longtemps.


Le lendemain a 8h00, je suis remontee dans le train. Le monsieur de l'"office du tourisme" m'avait conseille de prendre un train avec la climatisation pour voyager de jour mais je lui avais dit que c'etait pas la peine, qu'avec le mouvement du train il y aurait de l'air dans les wagons... La prochaine fois j'ecouterais les conseils que l'on me donne! Bien sur il y a eu de l'air mais le train s'arretait aussi souvent et a midi j'avais l'impression de cuire! En plus l'apres-midi, la famille avec qui je partageais le compartiment a deplie les couchettes pour faire la sieste et je me suis glissee sur la couchette du haut juste sous le toit du wagon, a cote des ventilateurs (mais pour avoir de l'air il faut etre dessous!). Bon ce fut une tres tres longue journee et j'ai fini par passer la plus grande partie du temps assise a la porte ouverte du train pour profiter le l'air. Une fois n'est pas coutume le train est arrive a Haridwar a 4h10 le matin, autrement dit avec seulement 10 minutes de retard, alors que j'aurais prefere qu'il ait 2 heures de retard cette fois-ci (decidemment je ne suis jamais contente!mais si on ne peut plus compter sur le retard des trains indiens!!!) parce que chercher un bus a 4h00 dans une ville qu'on ne connait pas ca me faisait un peu peur. Mais en 5 minutes j'etais renseignee sur la station de bus, juste en face de la gare en fait, et au moment ou j'arrivais le bus pour Rishikesh allait justement partir! Du coup pas de probleme pour la fin du voyage, j'ai trouve ma guesthouse a l'endroit indique par le guide du premier coup et ils ont meme accepte que je m'enregistre a 6h00 du matin sans me faire payer de nuit supplementaire... Et puis je suis arrivee a Rishikesh a temps pour voir un beau lever de soleil sur les montagnes et le Gange!
Maintenant ce que je me dis c'est qu'il va quand meme falloir reprendre le train a un moment ou a un autre pour retourner a Calcutta! Je prefere ne pas y penser pour le moment, je crois que je fais une fixation sur les trains indiens, je dois en parler un peu trop souvent...
PS: Je n'ai pas fais expres de ne mettre aucun accent dans mon texte mais avec les clavier QWERTY je sais pas comment faire...vous ne m'en voudrez pas?!

Monday, 22 April 2013

En vacances à Puri (prononcé Pourri!)


La semaine dernière, nous sommes partis quelques jours au bord de la mer, à Puri. Avec Darjeeling, Puri et une autre destination où beaucoup de bénévoles vont passer quelques jours car ce n’est qu’à une nuit de train de Calcutta. 

Evidemment le train est arrivé avec 2 heures de retard mais ça ne m’a pas vraiment dérangé parce que j’ai pu admirer les paysages de l’Orissa en me réveillant qui sont vraiment beaux. Le train traversait des champs verts coupés de chemin de sable rouge, à 6h le matin des indiennes en saris colorés commençaient déjà à travailler. De temps en temps le train passait devant des hameaux de maisons de toutes les couleurs cachées au milieu de palmiers… Nous sommes finalement arrivés à Puri vers 8h. La ville est divisée en deux parties, d’un côté « Indian Beach », de l’autre le village de pêcheurs. « Indian Beach » est, comme son nom l’indique, la partie de la ville privilégiée par les touristes indiens (qui viennent en grande partie de Calcutta). En Inde beaucoup d’hôtels ne mélangent pas les touristes étrangers et les touristes indiens… c’est toujours possible pour les étrangers d’aller dans un hôtel « pour les indiens », en revanche c’est plus difficile pour les indiens d’entrer dans certains hôtels ou guesthouses qui précisent : « Place for foreign tourists ». Bref la plupart des touristes indiens se retrouvent à « Indian Beach ». Ce n’est pas vraiment très joli, une grande avenue longe la plage d’un côté et est bordé d’hôtels et de magasins de l’autre. La plage est pleine de monde et n’est pas très propre. C’est presque aussi bruyant et pollué que Calcutta !
Heureusement, le village de pêcheurs, où se situent les hôtels et guesthouses réservés pour la plupart aux touristes étrangers est un coin de la ville tranquille et joli. La plage n’est pas du tout bétonnée (elle n’est pas complètement propre non plus) et il n’y a pas beaucoup de monde qui vient s’y baigner. Il y a plusieurs bateaux de pêche colorés et des petites cahutes où l’on peut aller acheter du poisson et des fruits de mer qui sont vendus sitôt pêchés. Il ya beaucoup d’enfants sur la plage aussi qui réparent ou fabriquent des filets… Nous nous sommes installés dans une guesthouse juste au bord de la plage, nous avons pris une chambre avec une petite terrasse donnant sur la plage. Du coup à peine les sacs posés, j’ai voulu tout de suite aller me baigner ! En Inde du Nord, pas question de se balader en bikini sur la plage, on se baigne habillé ! J’avais prévu une robe exprès mais même comme ça j’avais l’air plutôt dénudée parmi les indiens en jeans et tee-shirts ! J’ai pas trouvé ça très pratique de se baigner habillé, ça doit être une question d’habitude ! et puis c’est pas l’idéal non plus pour bronzer…


Nous avons aussi été invités par des amis indiens à faire un pique-nique dans un village à quelques kilomètres de Puri (bon les 20 minutes en voiture prévues se sont finalement transformées en 1h15 de route… « Indian system ! » je commence à m’y habituer). C’était super, on s’est baigné dans une rivière, on a cueilli des mangues, on a déjeuné sur des assiettes en feuilles et l’après-midi je me suis transformée en poupée pour des indiennes du village qui se sont amusées à me coiffer, m’habiller en sari… Elles ne parlaient pas du tout anglais mais elles riaient beaucoup en tout cas ! Elles voulaient me garder pour la nuit mais bon la seule voiture allait repartir du coup je suis repartie avec !


Bon à part ça, c’est vrai que nous n’avons pas fait grand-chose à Puri, mais ça sert à ça les vacances ! D’ailleurs nous avons raté notre train du retour à cause de moi, j’étais persuadée d’avoir lu que le train partait à 20h35 alors qu’il partait à 20h00… je crois que je voulais rester un jour de plus mais au final nous avons pris le train de 22h ! Dommage ! Enfin encore une fois j’étais quand même contente de retrouver Calcutta, les bénévoles, les enfants… Je regrette juste de ne plus pouvoir aller acheter des fruits de mer et du poisson tous les soirs pour faire des barbecues…


Wednesday, 10 April 2013

Calcutta à bicyclette


Aujourd’hui à Calcutta le thermomètre a dépassé les 40°C ! Depuis que je suis arrivée le 5 février, il n’y a eu que deux jours de pluie et j’avoue que depuis une semaine j’espère une averse, même une petite, pour rafraîchir l’atmosphère… Le matin à 6h30 il fait déjà très chaud pour aller chez les Missionnaires, mais le trajet du retour vers midi est épuisant ! J’avais oublié la sensation de cette chaleur humide et écrasante qui colle les vêtements à la peau. Presque tout le monde a adopté l’habitude des indiens de toujours avoir avec soi une petite serviette éponge pour essuyer la sueur sur le visage… Je pense bien que je vais finir par me réhabituer à ce climat mais pour l’instant je n’ai pas eu le courage de retourner à l’hôpital de Khaligat (un autre des centres des missionnaires de la charité) l’après-midi. L’après-midi, pour le moment, c’est sieste !
Sauf dimanche dernier. Un de mes amis, David, un canadien que j’ai rencontré en février, m’a convaincu de faire une ballade en bicyclette avec lui ! 
David n’est pas bénévole, il est reporter-photo et il organise aussi des circuits en vélo en Inde, en Corse et sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Ca fait 12 ans qu’il vient à Calcutta passer 4 à 6 mois chaque année et il connaît très bien la ville. Au début j’étais un peu réticente à faire du vélo dans Calcutta, parce que le trafic est complètement chaotique ici ! Il y a notamment cette règle de changer le sens de circulation de toutes les rues du centre-ville à 13h tous les jours qui crée des bouchons énormes. Quelquefois deux voitures se retrouvent nez-à-nez, aucune des deux n’étant disposée à faire marche arrière… puisque de toute façon les deux conducteurs doivent bien reprendre la marche dans le bon sens !  Un de mes amis indiens m’a expliqué que ce changement est absolument nécessaire parce que si le matin les voitures viennent par une rue, il faut bien changer le sens de la rue l’après-midi pour que les voitures puissent rentrer par cette même rue le soir ! J’ai pas très bien compris parce qu’il n’y a pas qu’une seule rue à sens unique à Calcutta, loin de là ! Mais comme il m’a dit « Tu ne vas pas manger avec ton nez quand même ! » (La conversation s’est finie sans plus d’explication sur cette phrase mystérieuse mais j’ai toujours de gros doutes sur l’utilité de leur système…) Bref tout ça pour dire que la circulation de Calcutta, entre les bus, les camions, les taxis, les autos, les tuk-tuks, les vélo-rickshaws, les rickshaws, les piétons (ici on ne marche pas sur les trottoirs puisqu’on y vit !), les troupeaux de chèvres et les vaches de temps en temps… ne m’inspirait pas tellement confiance pour une ballade en vélo ! 
David ne m’a pas tellement rassurée en m’expliquant qu’en Inde, il ne faut jamais regarder en arrière quand on est sur la route. On s’occupe de ce qui se passe devant, on klaxonne et on espère que les véhicules derrière fassent attention… On comprend alors pourquoi beaucoup de véhicules n’ont pas de rétroviseurs mais tous on un klaxon ou des avertisseurs quelconques toujours en parfait état de fonctionnement ! Enfin David a finalement réussi à me convaincre et dimanche nous avons pris deux vieux vélos très lourds dotés de klaxons démesurés qu’il avait achetés à Delhi et nous sommes partis en début d’après-midi vers le Nord de la ville. Avec 38°C je pensais que ce serait très dur mais finalement c’était plutôt agréable de pédaler et d’avoir un peu d’air sur le visage. Les indiens avaient l’air de trouver ça très drôle de nous voir sur nos vélos ! Ils n’arrêtaient pas de rigoler en nous voyant ! Finalement ce n’était pas trop compliqué de suivre David et au bout de quelques minutes j’ai eu assez confiance pour vraiment profiter de la ballade. David m’a montré plein de choses que je n’avais jamais vues (c’est dommage mais j’avais oublié mon appareil photoL). D’abord nous nous sommes arrêtés dans une imprimerie où il faisait faire des affiches promouvant ses tours en vélo en Inde. C’est une vieille imprimerie qui utilise la même presse depuis 130 ans ! Les trois hommes qui travaillent là ont tous un, deux ou trois doigts en moins, les bras couverts de peinture et d’huile… La machine ne peut faire qu’une affiche correcte sur 4 ou 5 feuilles utilisées et encore en plusieurs fois car elle ne permet de n’imprimer que 2 couleurs à la fois ! Le dimanche ils ont fait le vert et le jaune et nous y sommes retournés lundi pour le rouge et le noir… Il a bien fallu imprimer une trentaine d’affiches pour que les couleurs soient parfaitement ajustées selon les souhaits de David, il fallait ajouter du rouge au centre, en enlever sur les côtés… à tâtons, bien loin du clic que l’on peut faire maintenant sur un ordinateur pour choisir la teinte exacte de rouge que l’on souhaite avoir ! Mais le résultat est pas mal du tout ! et cette imprimerie continue de fonctionner tant bien que mal ici en faisant notamment des affiches pour les films de cinéma… espérons que ça dure !
David m’a emmenée ensuite au marché des poissons et des oiseaux, c’est-à-dire ceux que l’on achète comme animaux de compagnie ! Il y avait un monde fou, surtout pour acheter des pigeons ! C’est vrai qu’ici il n’y a pas de pigeon en ville, juste des grosses corneilles (je croisJ) qui n’ont pas l’air amicales du tout et qui me font plutôt peur ! Il y avait aussi des perroquets, des perruches de toutes les couleurs, des bébés lapins, des bébés souris aussi (comme s’il n’y avait pas assez de rongeurs comme ça partout dans la ville ! Tous les soirs de ma fenêtre je peux voir deux gros rats qui vont chercher à manger…). Nous sommes ensuite allés pédaler au bord du Gange, il n’y avait presque pas de circulation c’était super ! Il y a beaucoup de Ghat le long des berges, des marches qui descendent dans le fleuve et qui servent notamment à immerger les statues en terre dans le fleuve sacré lors des cérémonies religieuses et la plupart du temps aux indiens pour se baigner… Je sais bien qu’à son embouchure le Gange est dans un état terrible mais en voyant les indiens qui nageaient j’ai eu moi aussi très envie de plonger dedans ! Le long du fleuve, il y a beaucoup d’anciennes maisons coloniales bâties par les anglais. Elles sont décrépies maintenant, mais elles servent à abriter chacune plusieurs familles. Nous sommes entrés dans l’une d’entre elles avec David. Au rez-de-chaussée c’était très sombre, on est monté au premier étage où il y avait environ 6 familles installées dans les pièces distribuées autour du balcon à colonnes qui formait la cage d’escalier. Une indienne nous a offert du chaï et des biscuits. Là aussi il faisait encore assez sombre, je ne suis pas sûre qu’il y avait l’électricité. Nous sommes montés jusqu’au toit d’où on avait une super vu sur le Gange et les Ghats. Nous avons ensuite continué le long du Gange jusqu’à un slum (un bidonville) où des enfants se sont précipités sur nous quand nous avons laissé nos vélos, plusieurs européens travaillent dans une ONG de ce quartier, du coup ils sont habitués à ce qu’on s’occupe d’eux. David m’a emmené dans un boui-boui où un homme préparait du chaï. C’était tout un spectacle de le regarder, il a fait une véritable cérémonie en jetant des choses dans le feu ou dans sa marmite avec de grands gestes, en écarquillant les yeux comme s’il essayait de jeter un sort au thé ! Enfin je ne sais pas trop ce qu’il a fait au final mais c’est le meilleur chaï que j’ai goûté jusqu’à présent… 
La nuit commençant à tomber nous avons du rentrer avec David en passant devant les crématoriums, puis par le marché aux fleurs. David part au Canada dans deux jours et c’est dommage parce que j’aurais adoré qu’il me montre d’autres endroits comme ça qu’on ne peut trouver qu’ici en Inde… Il va confier ses deux vélos au patron d’un restaurant de Sudder Street et il m’a dit de m’en servir quand je voulais mais je ne sais pas si j’oserais affronter la circulation calcutienne (ou calcuttane ?!) sans lui. Enfin je vous tiendrez au courant. En attendant je regrette vraiment de ne pas avoir plus de photos de cette ballade à vous montrer…

Friday, 29 March 2013

Holi Hai, une journée en couleurs


Mercredi, le 27 mars, Calcutta fêtait Holi. Holi est la fête la plus attendue en Inde, ça faisait déjà plusieurs semaines que mes amis indiens n’arrêtaient pas d’en parler. Cette fête célèbre le renouveau, les hindous font table rase du passé et reprennent leurs vies sur un nouveau départ. A force d’en attendre parler, j’attendais cette journée avec impatience ! Et je n’ai pas été déçue, ce fut une journée tellement pleine de joie que je pense avoir du mal à la décrire dans un texte.


Mais au lieu de commencer mercredi matin, les festivités ont commencé mardi soir à un moment où je ne m’y attendais pas. J’étais tranquillement assise devant Sunshine avec un chaï quand un ami italien, Carlo, est arrivé derrière moi et m’a barbouillé le visage avec de la couleur rose ! Oui parce que Holi, c’est la fête des couleurs. On achète des poudres de couleurs qu’on jette en l’air, sur les gens ou qu’on mélange avec de l’eau pour peinturlurer ses amis ou même des gens qu’on ne connaît pas.


Donc à 17h, mardi soir, j’étais déjà toute rose. Je suis rentrée à l’hôtel me débarbouiller mais ça ne valait pas la peine parce que quand je suis revenue à Sunshine, Sanjay, un des 2 frères qui tiennent la boutique, m’attendait avec de la couleur verte (bien moins seyante) et je me suis retrouvée avec le visage, les bras et les cheveux de Médusa ! La fête a bel et bien commencé mardi, vers 21h. Les gens se sont retrouvés dans Sudder Street au son des tambours. Des feux ont été allumés dans la rue, les gens dansaient autour en jetant des poudres colorées en l’air. 


Les enfants étaient à l’honneur, dansant au milieu de la foule, aspergeant tout le monde avec des pistolets à eau, courant partout. Au bout d’un moment dans la pénombre, on ne pouvait plus distinguer les indiens des touristes, tout le monde était badigeonné de vert, jaune, rose, rouge, bleu, doré… La fête a continué comme ça jusqu’à minuit puis tout le monde s’est donné rendez-vous pour 8h le lendemain matin pour réellement commencer à célébrer Holi ! 


En rentrant à la guesthouse j’ai essayé de retirer la couche de couleur de mon visage mais malgré tout mes efforts ma peau a gardé une teinte violette qui a également teintée les draps et les oreillers. Le lendemain, je me suis réveillée au son des tambours qui passaient dans la rue, je me suis dépêchée de rejoindre tout le monde dehors. En sortant de l’hôtel, Harry le propriétaire m’a aspergé de couleur orange. Une minute plus tard, j’ai rejoins une amie italienne et nous avons reçu un seau d’eau sur la tête que des indiennes jetaient depuis les toits des immeubles !  


Les tambours étaient au milieu de la rue et les gens dansaient déjà autour d’eux. Tout le monde jetait des poudres en criant «Happy Holi ! », « Holi Hai » !!! Un des serveurs du restaurant voisin avait sorti un jet d’eau et en aspergeait la foule. En moins de 5 minutes je me suis retrouvée trempée, verte, puis violette, puis rouge. J’ai même avalé de la couleur violette quand Salim, un autre garçon qui travaille à Sunshine, s’est jeté sur moi pour me colorer le visage ! 


Les tambours ont continué à avancer dans les rues en s’arrêtant de temps à autre pour jouer et pour que les gens dansent. Encore une fois c’était très difficile de distinguer les indiens et les touristes, on ne voyait plus qu’une foule colorée qui criait et dansait sous des nuages de couleurs. Après environ trois heures à défiler dans les rues, le cortège est revenu à Sudder Street. Les gens continuaient à acheter des poudres de couleur au fur et à mesure qu’ils les épuisaient… Puis tout le monde s’est regroupé dans une ruelle perpendiculaire où une corde avait été tendue entre deux fenêtres en travers de la rue à environ 3 ou 4 mètres du sol (je n’ai pas trop la notion des distances !). Au milieu de la corde, il y avait un pot en terre cuite suspendu. Des hommes ont commencé à former une pyramide humaine, encouragés par la foule et par les tambours dont le rythme s’intensifiait au fur et à mesure que la pyramide s’élevait ! 


Après plusieurs essais infructueux où les gens s’effondraient les uns sur les autres, un indien a finalement réussi à se suspendre au pot en terre, arrachant des cris de joie à la foule ! Il a brisé le pot en répandant encore plus de couleurs sur les gens amassés en dessous ! 


La même scène s’est déroulée dans la cour devant Sunshine mais a duré moins longtemps car la corde était moins haute. 


Et puis nous avons continué a dansé au milieu des couleurs dans la cour, en buvant des bhang lassis jusqu’au milieu de l’après-midi. 



Les gens commençaient alors à être fatigués et j’ai fini par rentrer à la guesthouse vers 15h. Mon pantalon et mon tee-shirt blancs à l’origine ressemblaient à des œuvres d’art abstraites, je ne les ai pas lavé d’ailleurs, je ne pense pas que les couleurs s’en aillent et ce sera le souvenir de mon premier Holi ! 
J’ai pris 3 douches en rentrant mais encore aujourd’hui j’ai des mèches de cheveux bleues et vertes, les bras roses, le dos rouge, les mains violettes ! J’ai quand même réussi à nettoyer le violet sur mes gencives et mes dents mais mon visage est encore un peu verdâtre… Mais ce n’est pas grave, si on me disait qu’on devait fêter de nouveau Holi demain, je serais contente de me retrouver de nouveau de toutes les couleurs !

Imran et moi

Tuesday, 19 March 2013

Deux jours à Bodhgaya


L’été est déjà arrivé à Calcutta. Depuis plus d’une semaine il fait entre 33°C et 38°C. Les gens ici disent que c’est l’été parce qu’en réalité ils n’ont pas de date précise pour définir les saisons, il fait chaud c’est l’été, il commence à pleuvoir, c’est la mousson, il fait froid, c’est l’hiver. Au moins c’est simple ! Enfin les journées deviennent plus fatigantes et les ventilateurs indispensables, et d’ailleurs j’ai réussi à attraper un gros rhume à force de dormir dans les courants d’air…
Pour échapper un peu à la chaleur de la ville, nous sommes parties 2 jours à Bodhgaya avec Elsa. Elsa est une fille belge que j’ai rencontrée à Sunshine (mon magasin préféré de Sudder Street). Elle est infirmière et à Calcutta elle est bénévole dans un slum, où elle s’occupe des enfants du quartier. Elle est minuscule mais incroyablement énergique. En Belgique, elle travaille dans une prison. C’est la quatrième fois qu’elle vient à Calcutta (comme quoi, il n’y a pas que moi qui suis tombée sous le charme de cette ville). L’année dernière, lors de son séjour, elle est tombée malade. Elle a attrapé la fièvre typhoïde, malgré le vaccin. Elle a du être hospitalisée une semaine mais ça ne l’a pas empêché de revenir cette année.
Bref nous avons décidé au dernier moment de partir ensemble pour sortir un peu de Calcutta. Nous avons bien failli rater le train du départ, parce que nous sommes parties un jour de grève.
C’est assez bizarre les grèves en Inde. Un ou deux jours avant, il y a comme une rumeur, certaines personnes annoncent une grève, d’autres disent que c’est faux… on ne peut jamais savoir avant le jour J. Mais s’il y a bel et bien une grève, alors la ville se retrouve paralysée ! Plus de métro, plus de taxi, plus de bus après 6h du matin ! Beaucoup de magasins ferment aussi, les banques sont fermées. Et ce n’est pas forcément que les gens ne veulent pas travailler, mais en Inde les grèves sont accompagnées de manifestations qui peuvent s’avérer dangereuses pour ceux qui ne les respectent pas. Un ami m’a raconté qu’il a vu un jour une foule détruire un taxi en quelques minutes parce qu’il travaillait. On peut comprendre qu’ils préfèrent rester chez eux ! Par contre j’ai essayé de savoir le pourquoi de cette grève et la seule réponse que les gens m’ont donné est « c’est à cause des partis politiques ». Bon d’accord, je n’ai sûrement pas demandé aux bonnes personnes…
Bref quand nous avons voulu rejoindre la gare avec Elsa, pas moyen de trouver un bus ou un taxi. Heureusement nos amis de Sunshine nous ont trouvé in extremis un autre ami qui se rendait justement à la gare pour y déposer des colis. Nous avons fait le trajet à l’arrière d’une camionnette style kangoo, coincées entre des colis et 3 autres indiens. Le chauffeur nous a emmenées en 10 minutes alors que le trajet à une allure raisonnable prend au moins 20 minutes. Mais ça va parce que, de l’arrière on ne voyait rien !
A la gare nous avons fait la connaissance d’une famille allemande qui se rendait eux aussi à Bodhgaya, non pour visiter, mais en pèlerinage. Ah oui, parce que j’ai oublié de préciser, mais Bodhgaya est la ville sacrée du Bouddhisme. C’est dans cette ville, sous un banian, que le prince hindou Siddharta Gautama, après 7 semaines de méditation, connut l’ « Illumination » et devint un bouddha (le dernier en date). Le Dalaï-Lama vient en visite chaque année dans cette petite ville, qui attire ainsi des milliers de moines et de pèlerins. Donc nous avons eu le temps de discuter avec les parents de la famille allemande avant de prendre le train, ils nous ont expliqué que c’était « une petite ville très reposante chargée d’énergie positive ». Pendant ce temps, leur bébé qui devait avoir moins d’un an, se traînait sur le sol de la gare en couche-culotte en mettant à sa bouche tout ce qui lui tombait sous la main !
Mahabodhi temple

Nous sommes arrivées à Gaya à 5h du matin, après 8 heures de trajet,  pour qu’on nous annonce qu’il y avait un 2ème jour de grève, qu’il n’y avait toujours pas de bus et qu’il fallait se dépêcher de prendre un rickshaw avant 6h du matin. Evidemment le chauffeur du rickshaw nous a demandé beaucoup trop cher mais enfin comme nous n’avions pas le choix… Nous avons fait les 15 km séparant Gaya de Bodhgaya de nuit avec de la musique techno indienne qui nous faisait vibrer les tympans (parce que nous avions eu le malheur de dire que non, la musique indienne ne nous gênait pas). Elsa avait déjà repéré une guesthouse, « Beauty Guesthouse ». Autant dire que l’établissement portait très très mal son nom, juste un immeuble gris, à l’extérieur comme à l’intérieur, des murs nus, des escaliers et des couloirs envahis de poussière et une réception indiquée par une chaise et une table sur laquelle était posée le registre des admissions. La chambre était tellement déprimante avec son sol en ciment, ses deux lits aux draps sales (heureusement que nous avions des sacs de couchage) et sa fenêtre grillagée que je pense que sans Elsa je n’y serais pas restée. Mais enfin pour environ 1€50 chacune la nuit ça allait, d’autant qu’ils nous ont laissé dormir dès notre arrivée à 6h du matin sans nous compter de journée supplémentaire.

Nous avons donc passé 2 jours à Bodhgaya, ce qui est amplement suffisant pour découvrir la petite ville. Personnellement je n’ai pas été subjuguée par l’ « énergie positive » de la petite ville mais l’endroit était quand même agréable et beaucoup plus paisible que Calcutta. Le principal point d’intérêt était le temple de Mahabodhi, le lieu où Bouddha a reçu l’Eveil. L’endroit était bondé, surtout de pèlerins, beaucoup de moines aux crânes rasés et habillés de « robes » oranges. J’ai trouvé très drôle de les voir se prosterner devant les statues, méditer, puis se prendre en photo à tour de rôle, chacun ayant avec lui un iPhone ou une tablette dernier cri. Sous le banian, d’autres moines bouddhistes s’étaient rassemblés pour célébrer des « pujas ». Ils sont restés assis du lever au coucher du soleil en récitant des mantras. Nous sommes restées quelques heures à les regarder, beaucoup d’autres gens se rassemblaient autour d’eux pour méditer, des personnes de toutes nationalités. De temps en temps d’autres moines leur amenait de quoi boire et manger, d’ailleurs ils distribuaient de la nourriture à toutes les personnes présentes, ils nous ont ainsi donné des grosses louches de riz (directement dans les mains c’est un peu compliqué à manger), des jus de fruits et des chocolats Cadburry ! 
Ceremonies sous le banian sacre

C’était assez intéressant d’observer ces cérémonies de « pujas », certains moines étaient très concentrés alors que d’autres dormaient sur place. Il y avait parmi eux de très jeunes moines, d’une dizaine d’années, qui restaient eux aussi assis toute la journée à réciter des mantras. Moi au bout de trois heures, je n’en pouvais plus d’essayer de ne penser à rien en me concentrant sur mes inspirations et mes expirations, j’ai donc laissé Elsa pour aller voir le reste de la ville, c’est-à-dire des temples. En effet des bouddhistes de tous les pays voisins ont bâti à Bodhgaya des temples avec les particularités qui leur sont propres : les temples thaïs avec leurs dorures, les temples japonais très sobres, les temples népalais recouverts de drapeaux…
Temple Thailandais

Temple tibetain

Quand nous sommes reparties de Bodhgaya, nous avons loupé le bus pour rejoindre la gare et une fois de plus nous avons du prendre un rickshaw. Il roulait comme un fou celui-là, j’avais l’impression qu’il essayait de faire la course avec tous les véhicules qu’il croisait et ça avait l’air de beaucoup l’amuser de vois nos mines effarées chaque fois que nos têtes cognaient contre le plafond de son engin ! Heureusement il nous a emmenées à bon port, bien à l’avance pour prendre notre train et nous sommes arrivées le lendemain matin à Calcutta, toujours aussi heureuses de retrouver cette ville même après seulement deux jours d’absence.
Temple nepalais

Temple japonais

Temple du Bhoutan